Le niveau de la menace n’est pas encore évalué avec précision, mais la vigilance est de mise. En début d’année, une forte attaque de pucerons Sipha flava s’est produite sur deux parcelles de Saint-Benoît.
Détecté pour la première fois en octobre 2017 à La Réunion, quelques mois après un premier signalement à l’île Maurice, il reste considéré comme une menace potentielle pour la canne, notamment en phase de levée. Il se propage également très vite sur le maïs, la canne fourragère, le chloris ou les graminées sauvages, en formant de grandes colonies sous les feuilles.
Reconnaissable à sa couleur jaune citron et à ses nombreux poils – à la différence de Melanaphis sacchari, un autre puceron déjà présent dans les champs de l’île, Sipha flava provoque un rougissement des feuilles.
« Les dégâts se traduisent par un ralentissement et un affaiblissement des jeunes cannes ponctionnées de leur sève, indique le Bulletin de Santé du Végétal Canne. Les pucerons se développent bien lorsque la sécheresse sévit. Cependant de fortes pluies permettent de lessiver les colonies. Les insectes prédateurs présents naturellement dans le milieu participent aussi à sa gestion » souligne Joseph Antoir, animateur du réseau d’épidémiosurveillance à la Chambre d’agriculture. « Raison pour laquelle il est important de maintenir de la biodiversité au bord des parcelles et de s’abstenir de toute utilisation d’insecticide, de toute façon interdite en canne ». Le puceron jaune est aussi un vecteur potentiel de la mosaïque de la canne, maladie qui a provoqué des dégâts très importants autrefois et qui sommeille sans doute dans quelques vieilles souches abandonnées.
Les variétés cultivées aujourd’hui ont été sélectionnées pour résister à la mosaïque. Mais quelle est leur niveau de résistance ou de sensibilité aux attaques de Sipha flava ? eRcane a lancé un travail de recherche pour le savoir.

Feuille de canne attaquée par Sipha flava et virant au rouge.