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Rouille orangée : la résistance des variétés à l’étude

Rouille orangée : la résistance des variétés à l’étude

Rouille orangée : la résistance des variétés à l’étude

par Bernard Grollier

Les variétés actuelles de canne résistent-elles à la rouille orangée ? eRcane a lancé les études et intègre désormais la résistance à cette maladie dans les critères de sélection des cannes.

La rouille orangée (Puccinia kuehnii) a été détectée pour la première fois à La Réunion en 2018, peu de temps après son apparition à l’île Maurice. Depuis, cette maladie due à un champignon est sous haute surveillance. Des symptômes assez sévères ont été signalés récemment, dans des champs des Hauts de l’Est. « Le développement du champignon est favorisé par des périodes d’humidité prolongée, avec des températures élevées », explique Jean-Yves Hoarau, agronome et généticien à eRcane.

Après la sécheresse de 2020 et le démarrage tardif de la saison des pluies en cours, on en saura plus sur la diffusion de la rouille orangée à la fin de l’été austral.

L’an passé, la présence de la maladie a été étudiée dans les 7 stations d’eRcane, sur les variétés en cours de sélection comme sur celles déjà libérées, qui servent de témoin. La R587 semble être la plus sensible à la rouille orangée, une note d’information sur le sujet a été diffusée auprès des planteurs.

Jordan Dijoux était ingénieur agronome stagiaire quand il a réalisé ce travail. En novembre 2020, diplôme en poche, il a été recruté par eRcane pour réaliser une thèse sur la résistance de la canne à la rouille orangée au sein du programme de sélection variétale de La Réunion.

 

Il poursuit ses observations sur le terrain mais aussi en laboratoire : des études génétiques sont aussi à son programme afin d’identifier les facteurs de résistance à la rouille orangée dans le génome des cannes. Dans le même temps, les variétés en cours de sélection et qui s’avèrent sensibles à la maladie seront définitivement écartées.

Jordan étudie une feuille à la loupe binoculaire

 

 

« Il y a une quarantaine d’année, le CERF alors dirigé par Emile Boyer de la Giroday avait gagné le combat contre une autre maladie, la rouille brune, en sélectionnant des variétés résistantes, rappelle Jean-Yves Hoarau. Nous pensons qu’eRcane a aujourd’hui la possibilité de faire de même contre la rouille orangée ».

Les feuilles de bas de tige (à droite) sont plus attaquées que celles du haut (à gauche).

Reconnaître la rouille orangée

La maladie n’est pas encore très présente dans les champs réunionnais. Sa progression doit toutefois être suivie avec attention. Il y a une dizaine d’années, la rouille orangée avait provoqué des dégâts considérables en Australie, où une des variétés les plus cultivées s’était révélée très sensible au champignon.

Rouille orangée vue à travers une loupe binoculaire.

La rouille orangée se développe sur la partie inférieure des feuilles. Le champignon crée des lésions longues d’environ 3 millimètres, dans lesquelles se multiplient des spores de couleur orange à marron. La maladie ne s’observe pas sur les tiges. Les cannes y semblent plus sensibles à partir de leur 5ème ou 6ème mois de croissance, quand elles ont « fermé » : l’humidité de la parcelle est alors favorable au développement du champignon, qui s’installent d’abord sur les feuilles du bas. Les feuilles plus proches du sommet de la plante, davantage exposées au soleil, sont les dernières attaquées.

Les agriculteurs qui découvrent des symptômes de la maladie dans leurs champs sont invités à les signaler rapidement à leur Pôle Canne.

 

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