D’une exploitation à l’autre, le vieillissement des souches de canne produit des effets inégaux, mais inexorables : les tonnages récoltés diminuent en même temps que le revenu à l’hectare. Si la préconisation générale d’une plantation tous les sept ans mérite sans doute d’être adaptée au cas par cas, en fonction des conditions de sol, du climat et des pratiques culturales, l’effort de plantation est notoirement insuffisant dans les champs réunionnais.
Cet effort n’a malheureusement pas été favorisé par la lente transition entre les programmes européens FEADER : les premiers paiements d’aides à la plantation dans le cadre du programme 2014-2020 n’ont pu être effectués qu’à la fin du premier semestre 2017.
Environ 400 dossiers ont été instruits avec l’aide du CTICS en 2015, à peu près autant en 2016. Le mécanisme du dispositif géré par la DAAF est désormais totalement opérationnel, ce qui devrait encourager son utilisation (Voir page 11).
Amélioration des parcelles
Une plantation est le moment idéal pour procéder à diverses améliorations sur une parcelle. L’analyse de sol, obligatoire si elle a été effectuée depuis plus de deux ans, fournit des informations précieuses sur les carences éventuelles du terrain et sur les redressements à effectuer (Voir pages 12 et 13). Le renouvellement des souches est aussi le meilleur moment pour entreprendre des travaux d’amélioration foncière et faire reculer l’enherbement en adoptant la stratégie du faux-semis, qu’il soit mécanique ou chimique (Voir page 14).
Renouveler ses souches est aussi l’opportunité de conduire une réflexion sur la ou les variétés à utiliser, sélectionnées pour ses conditions pédoclimatiques. Inversement, certaines peuvent être déconseillées selon les zones. Afin de décourager leur utilisation, l’aide FEADER à la plantation sera difficile à obtenir si elles sont quand même plantées (Voir notre carte commentée, page 15).
Depuis votre plantation précédente, une nouvelle variété adaptée à votre zone géographique a certainement été libérée. Pour une libération toute récente, les planteurs peuvent bénéficier de deux tonnes de boutures par exploitation. Elles sont mises à disposition gratuitement par eRcane. Avec 2 000 à 2 500 m², le planteur se fait alors une première idée de la performance de la nouvelle variété tout en s’assurant un stock de boutures « à domicile » dans la perspective des plantations suivantes.
Boutures de qualité
La réussite d’une plantation dépend également, pour une part non négligeable, de la qualité des boutures mises en terre (voir page 16). Dans ce but, le CTICS dresse chaque année une liste de planteurs disposant de boutures, le Centre technique s’assurant au préalable de la qualité des cannes réservées à cet usage. Le maintien d’un réseau de pépiniéristes suffisamment nombreux d’une année sur l’autre est un enjeu important pour la filière !
Autre étape à ne pas négliger lors d’une plantation : celle de la fertilisation (Voir page 17). Après un amendement organique ou chaulant recommandé par l’analyse de sol, l’apport d’engrais doit être raisonné et dosé au plus juste.
Il reste à appliquer les bons gestes, le jour de la plantation (Voir page 18) puis, à temps à pulvériser un traitement herbicide de prélevée adapté aux adventices qui poussent habituellement sur la parcelle (Voir page 19).