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Plaidoyer pour le fractionnement de la fertilisation

La plante, ses besoins, son comportement et ses interactions : la séquence 3 du séminaire avait pour objectif d’expliquer les besoins de la canne en éléments nutritifs. Autant d’arguments en faveur du fractionnement.

Plaidoyer pour le fractionnement de la fertilisation

Ce troisième rendez-vous s’est tenu à La Mare. D’emblée, les deux questions principales ont été posées : quel est le meilleur moment pour fertiliser la canne et quel est le meilleur endroit où fertiliser ? Un rappel des différentes phases du cycle normal de la plante pose des repères. La bouture est déposée à 15 cm de profondeur, assurant son contact avec la terre sans pour autant faire obstacle à la levée. La bouture a besoin d’eau, mais pas trop. La levée survient un mois après la plantation. La croissance de la plante s’étend, à partir du tallage, du troisième au neuvième mois. La canne devient mature aux dixième et onzième mois. On préconise le fractionnement de la fertilisation pour stimuler au mieux la croissance de la plante : un premier apport à la levée (au bout de trois à quatre semaines), le second trois à quatre mois plus tard. 

Antoine Versini (Cirad) a réfléchi au positionnement de l’engrais vis-à-vis de la disposition des racines. S’il est avéré que la majorité des racines se concentre dans les 25 premiers centimètres de sol, il est moins connu que les racines se déploient et se massifient au point qu’il n’est pas forcément indispensable de localiser la fertilisation sur le rang de canne. Le comportement des racines soulève de nombreuses interrogations sur lesquelles la recherche se penche actuellement. 

Notamment pour comprendre la stratégie de certaines cannes dont l’hyper-développement des racines semblent se faire au détriment de la croissance de la partie aérienne. 

 

La loi du minimum

Quand apporter l’engrais ? Le rôle de chacun des nutriments plaide pour le fractionnement. L’azote détermine le rendement. Le phosphore participe à la photosynthèse et à la division cellulaire. Le potassium agit sur le processus biologique. Le calcium contribue à la croissance. Le magnésium est un constituant de la chlorophylle. Le besoin en azote est maximal entre le premier et le sixième mois. Celui en phosphore entre le premier et le septième mois. Le besoin en potassium est plus étalé dans le temps, mais avec une pointe d’absorption au septième et huitième mois. Les besoins les plus importants se concentrent donc entre le troisième et le septième mois. Amélie Février (eRcane) a rappelé la « loi du minimum » qui veut que le manque d’un seul des trois nutriments N, P ou K fait chuter le rendement à son niveau, même si les deux autres nutriments sont en quantité suffisante. 

Un argument plaide en faveur du fractionnement : il diminue le risque de volatilisation, qui peut faire perdre jusqu’à 50% de l’azote. En améliorant son assimilation, on valorise l’ensemble de la fertilisation à son niveau optimal. (voir aussi Caro canne n°50).

 

Paille et fertilisation

Un des thèmes les plus discutés de la matinée a été la gestion de la paille en rapport avec la fertilisation. Les avantages de la paille : lutte contre l’enherbement, mulch protecteur du sol, effet fertilisant à long terme, et lutte contre l’érosion. 

Mais aussi ses inconvénients : la réduction de l’efficacité des herbicides et la retenue des fertilisants. 

La question est posée de l’opportunité d’itinéraires techniques nouveaux où paille et fertilisants ne seraient pas localisés au même endroit.

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