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Mobilisation internationale contre les nitrates

Partout, des études sont menées pour mieux évaluer les besoins en azote de la canne par une meilleure connaissance des sols ou par l’évolution des méthodes d’évaluation des besoins de la canne en éléments fertilisants. L’enjeu est le même pour tous : la protection des eaux contre la pollution par les nitrates.

Mobilisation internationale contre les nitrates

Ainsi, dans le Queensland, en Australie, ­l’attention portée au devenir des nitrates est-elle particulièrement marquée, du fait de la proximité des zones de culture de la canne, de la Grande Barrière de corail. Autant que pour les herbicides, la pression s’exerce pour raisonner la fertilisation et les risques de ­pollution aux nitrates. Un programme, « Six Easy Steps », sert de cadre à la diffusion des techniques culturales les plus appropriées pour concilier protection de l’environnement et performance économique.

En Floride, dans une dynamique similaire, l’évolution des pratiques de fertilisation est une préoccupation majeure au regard de la protection de la zone naturelle humide des Everglades. Ici, c’est le phosphore plus que les nitrates qui est visé. La mobilisation s’est traduite, pour les planteurs de la région, par des ateliers de formation sur les bonnes pratiques de fertilisation, d’abord sur le terrain puis en salle. A l’issue de cette formation, les connaissances acquises ont été évaluées. Il en ressort que les planteurs souhaiteraient que ces ateliers soient plus fréquent.

La vulnérabilité du lagon réunionnais relève des mêmes préoccupations. Les essais conduits pour maîtriser l’enherbement par des techniques alternatives ont pour objet d’y répondre. Les éventuels effets d’une ­fertilisation minérale ou organique raisonnée, sont aussi des préoccupations, objet de travaux conduits par :

• le Cirad qui, avec le projet Soere-Pro, évalue l’impact environnemental de pratiques de fertilisation ;

• eRcane dont le projet TERO étudie la valorisation par la canne de divers fertilisants d’origine organique pour en préciser le bon usage.

Que ce soit à La Réunion ou dans d’autres pays canniers, il ressort de ce séminaire de l’ISSCT que certaines pratiques de fertilisation devraient évoluer. Au centre de toutes les attentions, une meilleure connaissance de l’efficacité d’utilisation de l’azote par la plante ; une efficacité qui se définit par le ratio de la quantité d’azote consommée par la plante sur la quantité d’azote réellement apportée en complément de celui présent dans le sol.

Pour maximiser ce ratio, les itinéraires techniques doivent être affinés en combinant notamment le choix des engrais utilisés, les moments d’apport, voire la localisation de ces engrais (Voir interview p 14).

La grande variabilité de la réponse de la canne à la fertilisation azotée est aussi fonction des types de sol. A La Réunion, sur la base des travaux conduits actuellement dans le cadre d’une thèse, une cartographie plus précise des sols sera produite (Voir Caro Canne n°45). Ces connaissances impacteront les conseils en fertilisation.

L’incidence du climat sur la réponse de la canne à la fertilisation a été mise en évidence dans une étude portant sur des données recueillies en Australie, au Brésil et en Afrique du Sud.

Dans ses conclusions, l’étude montre qu’il n’y pas toujours une bonne corrélation entre la dose calculée pour un objectif de rendement et le résultat obtenu. Ainsi des apports d’azote différents ont abouti au même rendement. Il apparaît que d’autres facteurs interviennent, en lien avec le climat.

Ainsi, quel que soit l’angle sous lequel la ­fertilisation et notamment la fertilisation azotée est abordée par la recherche, de nombreux ­organismes s’en préoccupent dans le monde cannier (tendance ­générale à de nombreuses cultures) pour améliorer les connaissances et faire évoluer les pratiques, tant d’un point de vue économique qu’environnemental.

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