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Matières organiques à l’essai

Dans les Hauts de Saint-Leu, Jean-Paul Pajaniaye veut réduire sa facture d’engrais. Dans un premier temps, il teste le mélange cendres-écume sur une parcelle.

Matières organiques à l’essai

Jean-Paul Pajaniaye fait partie des 20 planteurs des Hauts de Saint-Leu qui ont créé un des premiers Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental (GIEE) de La Réunion, l’année dernière. Comme ses collègues, la canne est son activité principale et il s’est diversifié en parallèle, dans les agrumes. « Dans le cadre d’un GIEE, davantage d’investissements sont éligibles aux aides, nous bénéficions de l’appui d’un animateur et nous allons mutualiser les achats de certains matériels, explique-t-il. Nous prévoyons aussi de mettre en place un atelier paysan pour fabriquer une reboucheuse : elle fera baisser le coût de la main d’oeuvre au moment des plantations ». 

Les agriculteurs saint-leusiens ont un autre objectif : apporter moins d’engrais chimiques et travailler avec les matières organiques, notamment celles issues des nombreux élevages bovins et porcins des Hauts de la commune. 

 

Moins, mais mieux 

Début octobre, sur une parcelle qu’il s’apprêtait à planter, Jean-Paul Pajaniaye a apporté un mélange de cendres et d’écumes venues du Gol. Son champ est pour l’occasion devenu une des parcelles de démonstration mises en place dans le cadre du Rita Canne. Une bande de terrain n’a pas reçu d’amendement, pour servir de témoin et mesurer, le moment venu, les effets des matières organiques. 

La motivation du planteur est écologique, mais aussi économique. « Depuis que j’ai repris la propriété familiale, je fertilise exclusivement avec des engrais chimiques, poursuit-il. Tous les ans, la facture augmente. Je mise sur les cendres et l’écume pour la faire baisser. Si l’acidité du sol diminue, les cannes devraient assimiler plus facilement l’engrais ternaire que je mettrai en complément, mais en moins grande quantité qu’avant ». De même, il prévoit de coupler plus attentivement fertilisation et irrigation, pour apporter la bonne quantité d’urée au meilleur moment et réduire les déperditions. 

Les planteurs des Hauts de Saint-Leu ont l’intention de jouer collectif dans tous les domaines, par exemple en replantant du vétiver et des arbres en bordure de parcelle, pour freiner l’érosion. Ils ne veulent pas revivre le scénario de 2018, quand les pluies diluviennes de la tempête Fakir avaient profondément raviné les parcelles de plusieurs d’entre eux. 

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