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Les usages multiples du glyphosate en canne

Les usages multiples du glyphosate en canne

En novembre 2017, l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a remis au gouvernement le rapport qui lui avait été demandé sur les « usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française ». Le document identifie des alternatives ­techniques à l’utilisation du glyphosate, en s’appuyant sur différentes expérimentations et pratiques. Il identifie également « des situations de difficultés et d’impasses au regard des leviers et connaissances disponibles à ce jour », considérant qu’il y a impasse quand la seule alternative envisageable à court terme consiste à éliminer les mauvaises herbes à la main. « Des situations rencontrées dans les DOM », note l’Inra.

Le rapport souligne aussi la difficulté à évaluer le coût économique d’une interdiction du glyphosate, les changements profonds qu’une telle décision impliquera et la nécessité de mettre en place des mesures d’accompagnement.

Le Rita Canne de La Réunion a apporté sa contribution au rapport de l’Inra en rendant compte des solutions techniques plus ou moins disponibles à ce jour pour offrir une alternative au glyphosate, tout en détaillant les multiples usages de cette substance active en canne à sucre dans notre île :

 

• Dessouchage des cannes à la replantation

Le glyphosate limite les passages d’engins de travail du sol en détruisant les vieilles souches de canne et en évitant leurs repousses indésirables dans la culture suivante ; dans les sols en pente de La Réunion, cette intervention chimique limite aussi les passages répétés d’outils pour détruire les souches, pratique présentant de forts risques d’érosion en cas de pluies intenses.

 

• Préparation des sols avant la plantation

Le glyphosate est utilisé pour effectuer des faux-semis, le faux-semis mécanique constituant toujours un risque sur les terrains en pente. Avec le retrait et la fin d’utilisation prochaine du glufosinate (Basta), c’est le seul herbicide à ce jour pouvant offrir ce service.

 

• Rattrapage de désherbage

Les levées des populations de mauvaises herbes sont échelonnées au cours du cycle de la canne à sucre. Cette irrégularité des levées réduit l’efficacité des interventions de désherbage (application d’herbicides, paillis de feuilles de canne ou opérations mécaniques). Il est souvent nécessaire de compléter, en cas d’urgence, par des traitements en dirigé avec du glyphosate.

 

• Maîtrise des espèces difficiles

De nombreuses espèces sont difficiles à maîtriser, notamment les vivaces : fataque (Panicum maximum), maïs-cafre (Sorghum arundinaceum), chiendent fil de fer (Cynodon dactylon), zoumine (Cyperus rotundus), gros zoumine (Cyperus esculentus), jambélon (Kyllinga erecta), herbe ruban (Phalaris arundinacea)… Le glyphosate est souvent le seul moyen de pallier un sarclage manuel, celui-ci étant très long et d’efficacité limitée sur les espèces à rhizomes ou à tubercules.

 

• Gestion des bordures de parcelles

L’enherbement des bords de champs et accotements est difficiles à maîtriser sans glyphosate. Ces bordures représentent des surfaces d’autant plus importantes que les parcelles sont petites et c’est souvent le cas à La Réunion.

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