Le bon sillon
Un sillonnage trop profond n’apporte rien à la canne et risque de remonter des pierres à la surface, ce qui gênera par la suite la mécanisation. L’écartement recommandé entre les rangs est de 1,50 m à 1,60 m, mais dans les parcelles non mécanisées des Hauts, le resserrement des lignes de canne à 1,20 m aide à mieux lutter contre les mauvaises herbes : 10 % de rendement peuvent ainsi être gagnés, dans de nombreux cas.
Dans tous les cas ces écartements ne sont pas adaptés à celui des voies des engins circulant dans les parcelles (Voir Caro canne N°41 et le cahier technique du présent numéro).
Boutures tronçonnées
Plusieurs bonnes raisons conduisent à recommander la plantation de boutures tronçonnées – 3 à 4 yeux – plutôt que de cannes entières. Sur ces dernières, les yeux situés dans le milieu de la tige sont dits « dormants », leur levée est incertaine et au mieux plus tardive. Pour pallier cet inconvénient, la quantité de cannes est inconsidérément augmentée dans les sillons, ce qui est économiquement peu intéressant tout en présentant un autre inconvénient, les tiges longues ne sont jamais totalement droites, elles ont tendance à sortir du sillon après sa fermeture, et éventuellement gêner d’autres opérations culturales, comme le sarclage mécanique de l’interrang.
La plantation de boutures tronçonnées facilitera aussi leur recouvrement tout en le rendant bien plus homogène.
NB : la coupe des boutures doit se faire avec des outils correctement affûtés en veillant à les désinffecter régulièrement pour éviter de propager des maladies.
6 à 7 tonnes de bonnes boutures à l’hectare
La levée plus régulière des cannes tronçonnées réduit les besoins en boutures et fait réaliser des économies. A La Réunion, il est généralement considéré qu’une plantation nécessite 10 tonnes de boutures à l’hectare alors que 6 à 7 tonnes peuvent suffire lorsque les boutures sont jeunes, tronçonnées, de bonne qualité et que le sol a été préparé dans les règles de l’art.
Betel® contre le ver blanc
Le Bétel® doit être réparti régulièrement sur les boutures au fond du sillon juste avant que celui-ci ne soit fermé. Le champignon Beauveria, la matière biologique active du Betel®, est un organisme vivant. Pour éviter qu’il ne se dégrade au soleil, le sillon doit être refermé rapidement.
Rappel : le Beauveria souffrant du contact avec la chaux, la cendre de bagasse et les écumes, il faut éviter de les faire voisiner en incorporant ces amendements au sol par un passage de disques avant le sillonnage.
Pas de recouvrement de terre excessif
La fermeture du sillon, tâche autrefois effectuée manuellement, est effectuée mécaniquement aujourd’hui. Tracteurs et disques ont pris le relais mais un soin particulier doit être apporté au réglage des équipements, sinon une quantité de terre trop importante risque de ralentir la germination. Quelques semaines plus tard, la levée incomplète qui en résulte nécessitera de combler les espaces vides par la plantation de nouvelles boutures. De plus, une installation hétérogène des cannes peut être favorable au développement rapide des mauvaises herbes, bien implantées dans leur milieu. Ce développement exigera une répétition des interventions pour les maîtriser en attendant que le couvert du sol par le feuillage des cannes soit complet. Le bon réglage de l’outil qui ferme les sillons est donc aussi une clé de la réussite de sa plantation.
Premier traitement herbicide
Il convient de le réaliser au plus près de la plantation : le premier traitement herbicide (prélevée) doit être effectué, au plus tard, huit jours, sur un sol humide.
En cas de levée d’adventices, un produit à action post-précoce sera nécessaire dans le mélange. Sur de très jeunes pousses, en réduire la dose est possible (Voir Guide du désherbage de la canne à sucre sur www.ecophytopic.fr).