Les Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON) effectuent actuellement leur première campagne annuelle de vente de produits raticides, commune par commune. « Le but est de distribuer les produits au même moment et au même endroit, afin que tout le monde les utilise en même temps », explique Arsène Robert, responsable des luttes collectives à la Fédération Départementale des GDON.
Une stratégie de bon sens : si des secteurs ne sont pas traités, non seulement les rats continueront à y provoquer des dégâts, mais ils seront tentés de migrer vers les zones où leurs congénères ont été détruits. Pour rappel, deux espèces de rats sont présentes sur l’île : le rat noir (Rattus rattus) et le surmulot (Rattus norvegicus), un peu plus gros que le précédent. Le rat noir a une réputation de rat des champs alors que le surmulot aime se rapprocher des habitations. Dans le contexte réunionnais, où les zones urbanisées ne sont jamais loin des zones rurales, les deux espèces se rencontrent dans les mêmes milieux.
Les matières actives disponibles sur l’île, bromadiolone et difénacoum, sont des anticoagulants produisant leur effet à retardement. Les rats meurent 5 à 6 jours après avoir consommé le maïs concassé auquel elles ont été mélangées. Ces produits sont actuellement autorisés officiellement quand ils sont utilisés dans des postes d’appâtage, aux abords des chemins d’exploitation lorsqu’ils se trouvent à proximité des parcelles. Une attention particulière doit également être portée aux andains, où les rongeurs trouvent des abris sûrs.
Seul le rat doit avoir accès à l’appât empoisonné, par souci de sécurité pour les autres animaux. Pour la même raison, les sachets plastique contenant le produit ne doivent pas être ouverts : les rats sont tout à fait capables de les déchirer eux-mêmes !
La seconde campagne annuelle de lutte raticide aura lieu en fin de campagne, de la mi-octobre à la mi-décembre. Elle intervient à une période où de nombreux champs sont déjà coupés et où les rats trouvent moins facilement de nourriture : malgré leur méfiance naturelle, ils vont alors plus facilement vers le poison.