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Les 10 commandements du désherbage en canne à sucre

Les 10 commandements du désherbage en canne à sucre

1. A ta santé, tu veilleras

La santé de l’agriculteur est plus importante que celle de la canne à sucre. Les herbicides de synthèse sont des produits potentiellement dangereux pour l’homme, s’ils entrent en contact avec la peau, les yeux, le nez, la bouche… Leur utilisation nécessite donc un EPI ou équipement de protection individuel : combinaison, bottes, gants, lunettes, masque…

2. Dès la parcelle coupée, tu traiteras

Traiter tardivement, voire attendre la fin de la campagne pour cela, est une mauvaise habitude héritée du passé, quand les produits disponibles étaient plus puissants et avaient une efficacité sur des mauvaises herbes déjà hautes. Aujourd’hui, ces pro­duits ayant disparu, la bonne pratique consiste à effectuer un premier traitement de prélevée au plus tôt après la récolte. Les planteurs qui appliquent par exemple dès le samedi leurs herbicides sur les parcelles récoltées dans la semaine, obtiennent de très bons résultats, tant pour la maîtrise des mauvaises herbes qu’en performance à la récolte.

 

3. Tes mauvaises herbes, tu cibleras

Les traitements chimiques contre les mauvaises herbes exigent au préalable de connaître les espèces présentes sur la parcelle et de choisir les herbicides et mélanges adaptés : graminées petites ou grandes, petites plantes à feuilles larges, plantes vivaces à feuilles larges, lianes… En cas de doute, demander conseil à un technicien agricole, contacter son Pôle Canne.

 

4. Le bon produit au bon moment, tu choisiras

Le traitement doit aussi être choisi en ­fonction du stade de développement des mauvaises herbes : herbicide(s) de prélevée sur un sol nu humide ou un paillis mouillé avant l’apparition des plantules, herbicide de postlevée après l’apparition des ­plantules.

 

5. Ton matériel, tu étalonneras

Les préconisations de dosage des produits herbicides sont exprimées à l’hectare. Pour connaître la bonne quantité de bouillie (eau + produit) à apporter à l’hectare, en fonction du type de buses choisi, de la pression du pulvérisateur et de la vitesse d’avancement du tracteur ou de l’opérateur, un étalonnage est indispensable. L’opération consiste à effectuer un essai en condition réelle avec de l’eau, pour mesurer ce qui est effectivement épandu avec son matériel et calculer la quantité de bouillie nécessaire en fonction de la taille de la parcelle.

 

6. Ni trop, ni trop peu de produit, tu mettras

Les produits herbicides sont formulés pour que leur efficacité soit optimale à la dose préconisée. En mettre davantage (en espérant un effet démultiplié) ou moins (pour faire des économies) est toujours un mauvais investissement.

 

7. Tu ne badigeonneras point

Un traitement herbicide de prélevée doit être apporté de manière égale et régulière sur la surface visée. Une mauvaise répartition de l’application, en zig-zag, aboutit à surdoser ici et à ne pas traiter là. Pour éviter le badigeonnage, opter pour les buses à fente (photo ci-contre) ou à miroir et supprimer les buses à turbulences utilisées pour des produits différents, sur d’autres cultures.

 

8. A la pluie, au vent, tu veilleras

Les herbicides ne doivent être emportés ni par le vent, ni par la pluie, pour éviter à la fois des pertes inutiles et les risques de ­pollution. Il est donc recommandé de se renseigner sur les prévisions météo avant de planifier un traitement. En zone non-­irriguée, un traitement de prélevée sera plus efficace lorsqu’il est effectué après une pluie, sur un sol et/ou un paillis humide(s).

 

9. Les techniques de désherbage, tu combineras

Des méthodes de désherbage alternatives au traitement chimique – et au sarclage manuel, qui se heurte au coût et à la ­disponibilité de la main d’œuvre – sont progres­sivement mises au point. Choix de variétés adaptées à sa zone pour couvrir plus rapidement le sol, faux-semis avant la plantation, désherbage mécanique de l’inter-rang, gestion de la paille pour contrer les mauvaises herbes, utilisation de plantes de services, autant de solutions à combiner pour maîtriser les adventices en fonction des caractéristiques de chaque parcelle.

 

10. Les produits herbicides, tu réduiras

L’objectif de la filière canne, comme celui de toutes les autres filières agricoles, est de réduire les quantités d’herbicides de synthèse apportées aux champs, sans affecter la rentabilité des exploitations. Chaque planteur a intérêt à s’engager dans ce mouvement et utiliser au mieux les ­herbicides tout en s’orientant vers les méthodes alternatives de désherbage. Les herbicides coûtent cher, les économies ­réalisées sur ce poste améliorent le revenu à l’hectare mais peuvent aussi être réinvesties dans d’autres méthodes de désherbage. La pression réglementaire sera de plus en plus forte pour réduire l’utilisation des produits chimiques, il faut s’y préparer.

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