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Le travail du sol à la plantation

Détruire les vieilles souches, préparer le terrain, creuser le sillon, y placer les boutures, ­fertiliser et apporter le Bétel®, une série d’opérations qui s’enchaînent lors d’une nouvelle plantation, en ayant soin d’éviter tout trafic excessif, source de tassement voire de ­compaction.

Le travail du sol à la plantation

Détruire les vieilles souches

Les vieilles souches doivent être systématiquement détruites :

• cette opération est primordiale en cas de cangement de variété pour éviter les mélanges variétaux jamais souhaitables, notamment quand une variété plus performante et plus adaptée à la zone de production remplace l’ancienne ;

• car, présentes dans les interrangs, ces veilles souches sont des obstacles à certaines opérations, notamment le désherbage qu’il soit chimique ou mécanique ;

• elles peuvent être aussi des sources de contamination des jeunes pousses comme foyers d’infestation potentielle du foreur de tiges ou de maladies.

Pour les détruire, plusieurs solutions existent :

• la plus simple, consiste à utiliser un herbicide total, de type glyphosate en veillant à l’appliquer sur les souches en conditions poussantes. Le traitement chimique a l’avantage d’éviter un travail du sol tout en étant efficace et économique ;

• cependant, les contraintes croissantes d’utilisation du glyphosate invitent à privilégier la destruction mécanique à l’aide de disques qui soulèvent et découpent les souches. Actuellement, pour être ­efficace, cette méthode impose deux ou trois passages pour bien séparer les souches (les racines) des mottes de terre.

 

Préparer le terrain en limitant le trafic au champ

Avec un pulvériseur à disques ou cover-crop lourd ou mi-lourd les souches de canne seront découpées, tout en ameublissant le sol avant le sillonnage et en l’aérant par retournement partiel de sa couche superficielle.

S’il est trop profond, le labour risque de faire remonter des pierres ! Il se doit donc d’être adapté à la « pierrosité » de l’horizon cultivé en évitant dès le premier passage de remonter ces pierres en surface, car elles imposeront par la suite un nouvel épierrage. Des passages croisés sont souhaitables car le passage d’un pulvériseur ne permet pas de réaliser un labour. Pour éviter la formation de grosses mottes qui durciront au soleil, ces passages doivent être réalisés le même jour. S’ils sont espacés dans le temps, il faudra attendre ­longtemps que les mottes formées au premier passage commencent à se déliter d’elles-mêmes.

Les passages croisés seront immédiatement suivis du sillonnage et de la plantation, pour éviter un passage d’herbicide derrière les disques. Mais la technique du faux-semis, qui consiste à laisser lever les adventices pour ensuite les détruire, est conseillée sur une parcelle fortement infestée, notamment par des graines de grandes graminées ou de lianes. La réduction du stock de leurs semences dans le sol avant ­plantation, facilitera leur maîtrise en présence de la canne par la suite. Pour qu’il soit efficace, un faux-semis doit être réalisé avec une profondeur constante entre les passages en travaillant la même couche de sol, celle dans laquelle on souhaite réduire le stock de semences.

Des planteurs choisissent d’enfouir intégralement la paille. Le risque est alors de multiplier les passages d’outils pour faciliter sa destruction. Or,des interventions répétées auront pour conséquence d’accélérer la minéralisation (décomposition) de la matière organique et de compacter le sol notamment en condition humide. L’excès de travail du sol aura alors un effet inverse de celui escompté. Le planteur peut aussi envisager, quand c’est possible, de récolter un maximum de paille résiduelle (élevage, énergie) avant le labour, pour réduire le nombre de passages nécessaire pour bien la détruire et l’enfouir. Sur des terrains difficiles à mécaniser ou dans le cas de techniques culturales simplifiées, un certain nombre d’exploitants pratiquent le sillonnage direct sans labour préalable. La plantation sans labour a l’avantage de limiter le trafic au champ. Mais cette technique impose pour le moment d’avoir recours à un traitement chimique pour détruire les vieilles souches.

Une autre solution mécanique s’annonce prometteuse grâce à un nouvel équipement : le Glyphomulch, une référence au glyphosate de la part de son concepteur. Lors du salon agricole Cultur’Agri une première démonstration de cet outil a été organisée. Il arrache les souches puis les débarrasse de leur gangue de terre pour les dessécher au soleil, tout cela en un seul passage (Article en page 8). Cet outil fera l’objet de tests dans diverses situations de culture de la canne à sucre.

 

Le sillonnage

Le sillonnage se réalise à l’aide d’un pic sillonneur à une profondeur maximale de 20 cm, car un sillon trop profond risquerait de faire remonter des pierres en surface, une conséquence préjudiciable à la mécanisation. Un pic sillonneur à double corps trace deux sillons à la fois, un gain de temps de travail appréciable.

L’utilisation d’un traceur, soit à l’arrière sur le bâti du pic, soit à l’avant du tracteur, guidera le chauffeur pour obtenir l’écartement le plus constant possible entre les sillons. Cet écartement varie le plus souvent entre 1,50 m et 1,60 m pour s’adapter à la coupe tronçonnée. Il peut être plus resserré au fur et à mesure que la culture de la canne s’élève en altitude, pour compenser la lenteur du recouvrement du sol par les cannes tout en contribuant à lutter contre les mauvaises herbes.

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