En 2015, la filière canne s’est dotée d’un Réseau d’innovation et de transfert agricole (Rita) pour mieux diffuser les messages de bonnes pratiques et les nouvelles connaissances issues des expérimentations agronomiques.
La formule, propre aux Départements d’Outre-mer, avait d’abord été expérimentée par le secteur horticole. La filière canne a décidé de l’adopter, en même temps que celle de l’élevage.
« Initialement, l’Etat souhaitait créer un institut technique pour tous les Dom et toutes leurs filières, rappelle Eric Jeuffrault, alors responsable du Service économie agricole et filières à la DAAF. La Réunion a fait valoir que des compétences existaient déjà dans les différentes filières locales et qu’il valait mieux donner davantage de moyens au terrain pour transférer plus rapidement les résultats de la recherche au monde agricole ».
« Dans la filière canne, la diffusion de l’information sur les innovations agronomiques était en partie assurée par les domaines agricoles des sucreries puis les Sica, complète Bernard Siegmund, directeur d’eRcane. Leur disparition nous a démunis.
Raison pour laquelle, dès 2007, nous avons recruté Daniel Marion, un chercheur-développeur, chargé de diffuser les messages techniques. Il est logiquement devenu l’animateur du Rita Canne, en 2015 ».
Le programme européen Feader 2014-2020 a apporté un soutien significatif à la démarche. Le réseau de la filière canne fédère de nombreuses initiatives de recherche et d’expérimentation (voir ci-dessous), tous ses acteurs se retrouvent régulièrement au sein d’un comité de pilotage pour faire le point sur les résultats. Sur le terrain, des planteurs intègrent ces avancées et les mettent en pratique sur leurs exploitations, conseillés par les techniciens de la Chambre d’agriculture, du CTICS, d’eRcane ou de Tereos Sucre Océan Indien.
« Une dynamique collective est à l’oeuvre, estime Eric Jeuffrault, il faut maintenant aller plus loin pour resserrer les liens entre les maillons de la filière, multiplier les rencontres en bout de champ. Le transfert des connaissances doit être fluide et naturel ».
« La marge de progrès est importante, ajoute Bernard Siegmund. Dans certains domaines, il faut renforcer la vision commune des différents acteurs, pour que chacun porte et partage les mêmes messages techniques, clairs et cohérents ».