Quand prélever ?
Le moment idéal pour échantillonner le sol se situe au début de la dernière repousse qui précède les travaux d’une nouvelle plantation, autrement dit un an avant cette dernière. La saison sèche sera préférée à celle des pluies. Dans tous les cas, les prélèvements seront évités après un travail du sol, celui-ci mélangeant les horizons, ou derrière un épandage d’amendements minéraux, organiques ou d’engrais.
Où prélever ?
Tout d’abord, il s’agit de définir dans la parcelle une ou plusieurs zones homogènes où seront effectués les prélèvements. C’est-à-dire une ou des zones ayant la même couleur de sol, le même antécédent cultural, le même aspect végétatif de la culture. Les zones particulières sont exclues : buttes, fossés, points où des produits (écumes, cendre de bagasse, fumiers…) ont été entreposés, anciens chemins, affleurements rocheux, bordures.
Comment prélever ?
Un minimum de 10 à 15 points de prélèvement est nécessaire pour composer un échantillon représentatif du sol d’une zone la plus homogène possible en excluant les zones particulières (A & B). Trop peu de prélèvements risque de fausser les résultats, mélanger des zones aux sols d’aspect différent n’apporte pas les informations attendues. Il existe plusieurs techniques de prélèvement :
• l’une d’elle consiste à prélever la terre en 15 points le long d’une diagonale de la zone homogène (C) ;
• une autre technique concentre les prélèvements à l’intérieur d’un cercle de 15 m de diamètre (D) ;
• une troisième, plus précise, mais plus complexe, découpe la zone de prélèvement en lots pour effectuer un prélèvement au hasard dans chaque lot (E).
Les techniques de prélèvement
Pour être certain de ne prélever que de la terre, la surface de la zone d’échantillonnage doit être propre sur un carré de 40 cm de côté environ. Pour cela, la zone de prélèvement sera grattée en surface pour la nettoyer des herbes et de tout résidu (organique ou autre). La couche supérieure de sol échantillonnée correspond aux 30 premiers centimètres, celle où se développe l’essentiel des racines. L’outil utilisé pour le prélèvement est une tarière. Si la terre change de couleur, le prélèvement doit être éliminé.
La composition de l’échantillon
Les carottes de sol sont recueillies dans un seau dont le contenu compose l’échantillon moyen de la zone homogène. La terre est émiettée, les cailloux sont enlevés, et cette terre est soigneusement homogénéisée. Par prises successives dans le seau, un échantillon d’environ un kilogramme de terre est mis dans un sac plastique. Cet échantillon, soigneusement étiqueté est conservé au frais jusqu’à son arrivée au laboratoire Sol et Plantes du Cirad à Saint-Denis.
La fiche de renseignement
Sans les éléments d’information figurant sur la fiche de renseignement à joindre à l’échantillon, il est impossible à l’outil d’interprétation des données d’analyse, Serdaf, de fournir des recommandations NPK fiables pour la parcelle.
Le planteur ou le technicien doit indiquer :
• la surface et la localisation de la parcelle ;
• le rendement espéré ;
• le type de coupe et le pourcentage d’exportation des pailles ;
• l’apport éventuel de cendre de bagasse ;
• l’apport éventuel de fertilisation organique (le calcul le prend en compte en équivalent NPK).
Plus la localisation géographique sera précise, meilleure sera l’interprétation des résultats d’analyse. Si le rendement espéré n’est pas mentionné, l’analyse se fondera sur le chiffre indiqué par la carte des rendements potentiels de la zone de prélèvement.
Un temps d’analyse
Une fois l’échantillon enregistré par le laboratoire, les résultats d’analyse sont obtenus sous 45 jours environ. Si l’échantillonnage de sol est réalisé suffisamment à l’avance, le planteur disposera des résultats d’analyse avant de commencer ses travaux de plantation. Alors, en se référant aux recommandations les accompagnants, il pourra passer commande de ses amendements et engrais pour en disposer en temps opportun.