Le bilan sécurité de la campagne sucrière 2018 montre un net progrès dans le respect des règles de sécurité par les planteurs. A commencer par le port des équipements de protection individuels (EPI), casque de chantier et gilet jaune. Il faut dire qu’après trois années de sensibilisation sur le sujet, le personnel des centres de réception avait pour consigne cette année de durcir le ton si nécessaire. La pesée pouvait être refusée au planteur dépourvu d’EPI (sachant que casque et gilet étaient à la disposition de ceux qui n’en avaient pas). Pour que les choses soient bien claires, les planteurs se voyaient prévenus que l’accès à la plateforme pourrait dans les années à venir être refusée à ceux qui ne satisferaient pas l’obligation des EPI.
Même constat positif en ce qui concerne la livraison des cannes en paquets chaînés. Le port du casque pour monter à l’échelle est aussi entré dans les mœurs. Les pontonniers avaient pour consigne de ne pas décharger les cannes des planteurs dont la tenue (casque et gilet) n’était pas conforme, ou s’ils n’avaient pas revêtus le baudrier de sécurité obligatoire pour le centre de Casernes.
Les EPI adoptés
La prise de conscience de l’enjeu sécurité a donc été parfois un peu contrainte, mais dans l’ensemble bien accueillie. En témoigne Laurent Payet, responsable du Pôle Canne de Casernes, plateforme la plus fréquentée du Sud avec 250 livraisons par jour : « Nous avions mené une nouvelle action de sensibilisation pendant l’inter-campagne et nos équipes étaient mobilisées. Un discours ferme de prévention a été tenu, complété par le prêt des EPI au besoin. Les planteurs ont compris le message. La grande majorité est venue avec son équipement. Les plus réfractaires ont fini par jouer le jeu. Il faut dire que celui qui n’avait pas sa tenue ne passait pas inaperçu ! Il y avait toujours quelqu’un, un opérateur ou un autre planteur, qui lui en faisait la remarque ».
Autre enjeu de sécurité, la conformité des véhicules et des chargements aussi a progressé. L’opération Grand Matin avec les forces de l’ordre (contrôle à blanc à l’entrée des plateformes) n’avait pas été renouvelée cette année. Bien qu’il n’y ait pas de bilan sécurité sur ce point, une amélioration a été notée par les équipes des centres de réception. En particulier, les planteurs ayant recours à des prestataires ont relayé l’exigence de conformité des chargements et de sécurité des transports. Dans le Sud, un grand nombre de planteurs faisant livrer leurs cannes par des prestataires de transport, il en a résulté une amélioration globale.
Des talkies-walkies pour les opérateurs
« Un prestataire qui, jusque-là, faisait plutôt figure de mauvais élève a fait preuve d’innovation en mettant en place une béquille pour éviter le retournement des remorques basculantes » indique Laurent Payet pour citer un exemple de la prise en compte du facteur sécurité.
L’amélioration est venue aussi d’une meilleure communication entre les opérateurs au sein des plateformes. Alors qu’auparavant, ils devaient crier par dessus le vacarme des moteurs pour se faire entendre, ils ont été équipés de talkies-walkies. Tout défaut de sécurité pouvait être instantanément signalé d’un opérateur à un autre. Une communication plus rapide avec les planteurs corrigeait ce qui avait besoin de l’être. « Ces équipements de communication, distribués à partir de septembre sur toutes les plateformes du Sud, ont partout montré leur utilité » se félicite Laurent Payet.