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La preuve par la parcelle de démonstration

Les parcelles de démonstration ont été un des thèmes principaux du huitième comité de pilotage régional du RITA Canne, à eRcane le 5 février. Alors que le dispositif s’étend, leur pertinence s’affirme en tant que lieux privilégiés pour le partage de connaissances entre planteurs, techniciens et chercheurs.

La preuve par la parcelle de démonstration

Mises en place par les différents partenaires du RITA Canne, les parcelles de démonstration ont vocation à essaimer dans toutes les zones de production des Bas et des Hauts, afin d’offrir un large éventail d’exemples de solutions techniques entre choix de variétés, plantation, désherbage, fertilisation, etc. Ainsi, le mardi 5 février, les membres du comité du pilotage du RITA Canne se sont déplacés sur une parcelle de démonstration consacrée au travail simplifié du sol à la plantation, chez Jean-Marie et Benoît Barau (EARL Jebam) à Sainte-Suzanne. L’essai de mécanisation et techniques culturales simplifiées est conduit par Vladimir Barbet-Massin, responsable du projet Mécanisation et Techniques Culturales à eRcane.

La plantation a eu lieu en octobre 2018 et d’ores et déjà, la parcelle de démonstration met en évidence sur des cannes de quatre à cinq mois, l’efficacité du travail simplifié c’est-à-dire sans labour. L’essai est réalisé sur une surface d’un peu moins de deux hectares, située à 170 m d’altitude. La variété plantée est R587. L’essai compare quatre pratiques de travail de sol avec ou sans labour au disque.

 

Un seul outil pour plusieurs usages

Utilisé de manière inappropriée à La Réunion, le rotavator s’est taillé une réputation d’outil favorisant l’érosion. Généralement employé pour affiner l’ensemble de la zone labourée, c’est effectivement ce à quoi il aboutit. A contrario, avec des lames adaptées, en ­tournant plus doucement, utilisé en premier de manière superficielle et en mélangeant la terre avec des débris végétaux, son usage devient intéressant.

La houe rotative Rotadairon a plusieurs actions. Son travail affine la terre en surface tout en réalisant un dessouchage. On peut ainsi l’utiliser pour reboucher les sillons. Les solutions de travail minimum du sol proposées sur la parcelle de démonstration combinent cette technique, dont un sillonnage direct avec rebouchage au Rotadairon ou, plus simplifié encore, ­l’emploi du seul Rotadairon pour la préparation et le rebouchage.

L’essai n’en est qu’à son début. La première récolte aura lieu cette année. Benoît Barau est cependant déjà convaincu par ce qu’il voit. Il note d’abord le gain de temps « extrêmement important » offert par l’absence de labour. Il replantera désormais beaucoup plus vite après la coupe et par sous-parcelle selon la disponibilité en temps. Ensuite, « le Rotadairon laisse une petite couche de terre fine sur les boutures. La germination est ­facilitée, alors que le labour suivi d’un ­recouvrement avec un outil inapproprié laisse une couche plus épaisse qui gêne la levée des bourgeons. » constate le planteur.

A noter que le travail simplifié du sol n’a pas montré pour le moment d’incidence sur ­l’enherbement.

L’essai démonstratif de Sainte-Suzanne s’inscrit dans une série de neuf essais (également ouverts aux visites) visant à tester différentes techniques culturales sans labour chez six planteurs. Notamment avec l’emploi du Glypho-Mulch, appareil de dessouchage mécanique. L’objectif est de démontrer aussi la souplesse d’adaptation des solutions proposées aux besoins et conditions d’exploitation des planteurs. Destinées aux techniciens canne, deux démonstrations dans le Sud et l’Est vont compléter cette première visite de terrain animée par Vladimir Barbet-Massin sur les techniques culturales simplifiées.

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