La canne à sucre a une nouvelle fois montré sa résilience. Affectée par une succession inhabituelle d’épisodes cycloniques puis par le mouvement social des « gilets jaunes », la production s’était effondrée à 1,4 million de tonnes en 2018.
Après ce choc sans précédent depuis cinquante ans, la remontée des tonnages a été effective en 2019: les livraisons ont dépassé 1,7 million de tonnes. Elle a été conséquente dans le secteur de Bois-Rouge, la sucrerie saint-andréenne ayant broyé près de 900 000 tonnes de cannes. Le rebond a été moins important qu’espéré dans le secteur du Gol, où plusieurs zones de production ont été touchées par une sécheresse exceptionnelle en février et mars, après les pluies généreuses de décembre 2018 et janvier 2019. Si l’ensemble des bassins canniers de l’île ont été impactés par cette anomalie climatique, certains l’ont été davantage, dans l’Ouest et le Sud (Saint-Louis, Casernes).
De nombreuses exploitations ont pu résister à la chute de leurs revenus en 2018 grâce aux différentes mesures d’aides mises en place dès la fin de la campagne.
Le CPCS et le Département à la relance
Le Fonds de secours pour l’Outre-mer a été activé pour compenser une partie des pertes provoquées par les événements climatiques de 2018. Les planteurs ayant vu leur chiffre d’affaires baisser d’au moins 13% et leur production d’au moins 25% (par rapport à la moyenne des cinq dernières années, enlevant la meilleure et la pire) y étaient éligibles. Au total, 735 exploitations cannières ont été soutenues par l’Etat, à hauteur de 4,1 millions d’euros.
L’interprofession a pour sa part mis en place une aide complémentaire à la tonne de canne, financée à hauteur de 1,5 million d’euros via l’article 17 de la Convention Canne à divers degrés suivant l’importance des pertes.
La mesure phare du plan de relance activé fin 2018 visait à soutenir la trésorerie des exploitations de manière à ce qu’elles ne fassent pas l’impasse sur la fertilisation après la récolte. L’interprofession et le Conseil départemental ont décidé d’agir conjointement pour financer les achats de fertilisants à hauteur de 240 euros par hectare. Au total, 2 268 exploitations, couvrant 18 815 hectares, ont bénéficié de ces bons sous forme de remboursement de facture ou de déduction pratiquée par les fournisseurs. Le Comité Paritaire de la Canne et du Sucre a injecté 2,4 millions d’euros dans le dispositif, le Département 1,7 million. Le succès de cette mesure a toutefois été altéré par des ruptures de stock et des livraisons tardives d’engrais, en lien avec le blocage portuaire et les perturbations du trafic maritime fin 2018, sans qu’il soit possible de mesurer l’impact de ces retards sur la production.
Dans la même logique de soutien aux trésoreries, l’interprofession a pris à sa charge 25% du montant des factures d’eau du premier semestre 2019, pour 511 planteurs irrigants ayant à ce jour sollicité cette aide. A noter : les retardataires peuvent encore présenter un dossier aujourd’hui. A fin avril 2020, le CPCS avait déboursé 290 000 euros dans ce cadre.
Le plan de relance en chiffres
Aide à la fertilisation
- 4,1 millions d’euros dont
2,4 millions d’euros versés par le CPCS 1,7 million d’euros versés
par le Département
Aide à l’irrigation
- 290 000 euros versés par le CPCS
Aide complémentaire à la tonne de canne
- 1,5 million d’euros versés par le CPCS