Jérôme Prébé n’est plus à convaincre de la nécessité de réduire les quantités d’herbicides apportées au champ et déploie beaucoup d’efforts pour y parvenir. Il est notamment adepte du faux-semis, technique consistant à travailler légèrement le sol, avant la plantation des cannes pour faire lever les mauvaises herbes puis les détruire.
« Je fais du faux-semis mécanique partout où c’est possible, témoigne-t-il, sur les parcelles où il n’y a pas trop de roches ni trop de pente. J’utilise pour cela une charrue forestière. Quand les mauvaises herbes commencent à lever, à quelques centimètres de haut, je repasse la charrue, rien ne reste ». Le faux-semis peut également être suivi d’un traitement chimique, mais le planteur bénédictin privilégie le travail mécanique, fidèle à ses convictions et fort des résultats obtenus, y compris pour lutter contre les lianes.
Jérôme Prébé a découvert cette technique il y a une petite dizaine d’années, lors d’une formation à la Chambre d’agriculture. Le faux-semis était encore peu pratiqué, faute de matériel disponible. Il reste toutefois déconseillé aujourd’hui sur les champs à forte pente, en raison du risque érosif.
Immédiatement après ses plantations, Jérôme Prébé applique un traitement de prélevée. « On peut avoir à repasser ensuite pour éliminer les mauvaises herbes qui ont résisté, mais il s’agit d’une petite application au pulvérisateur à dos, par taches. 50 litres de bouillie suffisent pour un demi-hectare, on marche plus que l’on ne traite ! Je produis aussi de l’ananas, sur lequel je fais également du faux-semis. Je veux aller dans le sens de la réduction des herbicides sur toute mon exploitation, même si cela devient très technique. Raison pour laquelle je suis régulièrement des formations ».