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Investir dans l’irrigation : quel coût, quel gain ?

L’étude technico-économique d’un projet d’irrigation évalue sa faisabilité et sa rentabilité. Pour ce faire, elle s’appuie sur une évaluation des gains et des coûts supplémentaires que l’irrigation va générer, comparativement à la situation initiale.

Investir dans l’irrigation  : quel coût, quel gain ?

Les gains

Il est certain qu’une irrigation bien conduite garantit un rendement optimal et ce ­d’autant plus que la pluviométrie sur la campagne est faible. La question est de savoir dans quelle mesure le revenu supplémentaire couvrira les dépenses liées à l’investissement, la consommation d’eau et à l’augmentation des charges consécutives liées à celles du tonnage.

En ce qui concerne le gain économique, son évaluation se base sur la moyenne des rendements obtenus par le planteur les années pluvieuses par rapport au rendement des années plus sèches. Par exemple, s’il a atteint 110 t/ha en année pluvieuse alors qu’il fait 80 t/ha en conditions ordinaires, la différence de 30 t/ha est prise comme valeur repère. Celle-ci sera multipliée par le prix de la tonne de canne, majorée des aides à la production, pour déterminer un revenu supplémentaire potentiel auquel le planteur peut s’attendre grâce à l’irrigation.

 

Les coûts

Pour évaluer les coûts, il convient tout d’abord de choisir l’équipement d’irrigation et son dimensionnement. Le choix entre aspersion et goutte-à-goutte relève de la décision du planteur. Dans tous les cas, le système doit être adapté à la configuration de la parcelle et tenir compte du mode de coupe, manuelle ou mécanique (voir article en page 17). La prise en compte de ces contraintes permettra de valider techniquement ou non l’option souhaitée par le planteur.

Une fois le système choisi, de quoi se compose le coût global d’un projet d’irrigation ? En premier, bien évidemment, du prix du matériel (sans oublier, en goutte-à-goutte, le coût du local technique qui reste à la charge du planteur). Une durée d’amortissement de 5 ans (correspondant à la durée des prêts agricoles) est prise en compte pour calculer le coût de l’investissement à l’année durant ces cinq ans.

Deuxième poste de dépense : le coût annuel du volume d’eau consommée. Ce volume est évalué à partir du besoin en eau des cannes, majorée de la perte d’eau due aux matériels (5 % en goutte-goutte et 25 % en aspersion).

A ces deux charges, il faut ajouter les coûts induits par le tonnage supplémentaire, coupe, chargement, livraison, sans oublier la dépense supplémentaire en désherbant car l’eau d’irrigation, si elle est favorable à la croissance de la canne, favorise aussi ­l’enherbement. C’est la somme totale de ces charges d’équipement et de fonctionnement qui permet d’envisager le coût global du projet.

En réduisant de 60 % le coût d’achat des matériels, le principal poste de dépense, l’aide Feader à l’irrigation modifie les termes de l’équation. Grâce à l’aide, une irrigation correctement gérée est une opération rentable dès la première année.

 

Le coût des équipements

L’ordre de prix (hors subvention) en 2019 :

– en aspersion : 4 000 à 4 500 euros par hectare (matériel seul).

– en goutte-à-goutte : 3 000 euros pour la station de filtration ; entre 5 000 et 7 000 euros à l’hectare pour l’équipement parcellaire selon le nombre de goutteurs.

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