A partir de l’état des lieux des gisements de biomasses à l’échelle de l’île, le projet GABIR envisage des pistes sur les modes de traitement et de valorisation des matières organiques. Pour ce faire, il a développé des outils d’analyse prospective: cartographie de l’occupation des sols, cartographie des pressions environnementales des activités d’élevage, modélisation des flux de biomasses sur certains territoires…
Trois ans après son lancement, le projet GABIR a donc mené à bien sa mission: l’acquisition de références pouvant éclairer la faisabilité des projets de valorisation agricole des matières organiques.
A titre d’exemples, les données acquises dans le cadre de GABIR pourront appuyer la mise en place d’une banque de fourrage avec l’association réunionnaise de pastoralisme (ARP), ou apporter de l’expertise au projet de développement agricole de la commune de Saint-Joseph. Le SATEGE de La Réunion (voir ci-après) s’appuie sur les constats et réflexions de GABIR.
L’heure est à la mobilisation des acteurs concernés par les enjeux agronomiques, économiques et environnementaux d’une gestion circulaire et durable des matières organiques. Cette mobilisation doit se traduire par un séminaire d’importance ayant l’ambition d’impulser des initiatives et des pratiques nouvelles.
Des experts métropolitains pour accompagner les débats
Les travaux menés durant le projet GABIR serviront de cadre aux débats menés lors de la journée de restitution finale qui réunira toutes les parties prenantes : agriculteurs, coopératives agricoles, syndicats mixtes de traitement des déchets, distilleries et sucreries, instituts de recherche, Chambre d’agriculture, Etat, Région et Département, porteurs de projets privés…
Mais c’est au cours de trois ateliers thématiques que les problématiques concrètes de la valorisation des biomasses seront mises sur la table : à savoir l’atelier sur les litières d’élevage, l’atelier sur la valorisation agricole des biomasses agro-industrielles et l’atelier sur le co-compostage à la ferme.
Des experts métropolitains éclaireront chaque thématique de leur propre expérience. L’animateur et formateur de la filière de gestion des matières organiques de la Chambre d’agriculture de la Drôme devrait animer une formation au compostage. L’institut d’études agronomiques Arvalis, qui collabore notamment avec eRcane sur le projet TERO, apportera également son concours. Essentiellement dédiées aux agriculteurs de chaque filière de production (canniers, éleveurs, maraîchers, etc.), ces journées thématiques à visée incitative et pratique devraient comprendre également une partie sur le terrain.
Les points clés du diagnostic des biomasses
- 110 types de biomasses ont été recensées (gisements et flux). Le gisement global est de 2,5 millions de tonnes de matières brutes de biomasses, soit environ 600000 tonnes de matière sèche, avec une perte de matière sèche de 44 % entre les flux amont et aval (énergie, processus de transformation).
- Répartition des tonnages en matière sèche des matières organiques résiduaires :
– 13 % proviennent du secteur urbain (déchets verts, boues de STEU, biodéchets) ;
– 30% du secteur agricole (paille de canne, fourrages, effluents d’élevage);
– 58 % du secteur agro-alimentaire et industriel (AAI) représentées à 90 % par les co-produits de la filière sucre (principalement la bagasse). - 81% de la biomasse est valorisée en agriculture; 4% des flux sont valorisés dans le secteur urbain.
- 15 % des biomasses ne sont pas valorisées mais éliminées (enfouissement ou rejet en mer).
- 7 700 acteurs sont détenteurs de biomasses, dont 7 500 agriculteurs. 80 % des flux totaux sont échangés entre acteurs et 37 % sont des transferts intra-exploitation.
Le séminaire repoussé en septembre
Initialement prévu au mois de juin, le séminaire GABIR a été reprogrammé du 1 au 4 septembre. Si, à cette date, il ne peut pas se tenir en présentiel, il se tiendra en ligne sous forme d’un webséminaire de présentation de ses résultats. Programme, renseignements et inscriptions auprès de Mathieu Vigne (mathieu.vigne@cirad.fr).
Création d’un SATEGE à La Réunion
Un service d’appui technique à la gestion des épandages (SATEGE) sera prochainement en place au sein de la Chambre d’agriculture sous pilotage des services de l’Etat. Sa mission : suivre l’ensemble des matières fertilisantes d’origine résiduaires (MAFOR) faisant l’objet d’une valorisation agronomique et animer les filières de gestion des biomasses. Il va ainsi centraliser les plans d’épandage dans une base de données permettant de les géolocaliser et réunir tous les partenaires, producteurs et utilisateurs de matières organiques, qui permettent de centraliser les données.