Les travaux d’eRcane, en sélection variétale comme en amélioration des techniques culturales, nécessitent la collaboration de nombreux planteurs acceptant d’accueillir des essais et des expérimentations sur leurs parcelles. Au-delà de ses 7 stations, le centre de recherche a en effet besoin de tester ses variétés et les nouveaux itinéraires techniques dans des milieux les plus variés en conditions réelles d’exploitation.
A l’occasion de son 90ème anniversaire, célébré le 15 novembre sur son site historique de La Bretagne, eRcane a remercié collectivement l’ensemble de ses partenaires agricoles et a distingué certains d’entre eux, parmi les plus fidèles et les plus engagés : Olivier Baleya et Henri Prugnières, qui accueillent depuis très longtemps les nouvelles variétés en test sur leurs terres ; Isidore Laravine, connu pour son esprit d’entraide ; Elisabeth, Jean-Marie et Benoît Barau, toujours d’accord pour accueillir une nouvelle expérimentation ; Fabrice et Olivier Fontaine, qui n’hésitent pas à prendre des risques quand il s’agit de tester une innovation de rupture.
Laurent Barau, responsable du service sélection d’eRcane, a également salué la collaboration récurrente de deux grands domaines canniers : la Société Adrien Bellier dans l’Est et la Société Civile Agricole de Bérive dans le Sud.
Bernard Siegmund, directeur du centre de recherche, a par ailleurs particulièrement tenu à récompenser Jean-Paul Dijoux d’un trophée spécial. Le responsable du département Automatismes et électronique industriels est en poste à eRcane depuis 1973 ! Il avait été recruté à l’époque par Donald d’Emmerez de Charmoy, directeur à la création en 1929 de la Station d’essais de La Bretagne, ensuite renommée Centre d’Essais, de Recherche et de Formation (CERF).
Sucre et nouvelles valorisations
Avant la remise de ces trophées, Philippe Labro, président d’eRcane, a évoqué l’histoire fondatrice en rappelant combien la sélection de variétés plus performantes avait permis à la filière de surmonter la grave crise qu’elle traversait dans les années 1920. Les rendements chutaient alors sous l’assaut des ravageurs de la canne, La Réunion a su réagir et l’île est « aujourd’hui un des premiers producteurs mondiaux de nouvelles variétés, a-t-il souligné. Un travail considérable a été accompli. La stratégie de sélection micro-locale porte ses fruits et permet d’améliorer les rendements agronomiques, eRcane a également libéré des cannes qui produisent à la fois plus de sucre et plus de fibres, pour cumuler les valeurs ajoutées ».
Le président de Tereos Sucre Océan Indien n’a pas manqué de présenter les autres champs d’action d’eRcane : la recherche génétique, aux côtés du Cirad, l’amélioration des itinéraires techniques agricoles, depuis 2007, mais aussi les process industriels, dès les années 1970. Un investissement qui a contribué à la performance des sucreries réunionnaises, où les innovations et les premières mondiales se succèdent depuis plusieurs décennies.
Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’agriculture, a fait écho à ces propos tout en souhaitant « la pleine collaboration d’eRcane » aux projets d’expérimentation de la « chambre verte » dans les domaines de la canne-énergie et de la production bio.
Yvette Duchemann (Conseil départemental) et Faouzia Vitry (Conseil régional) sont ensuite intervenues pour réaffirmer l’engagement de leur collectivité respective aux côtés de la filière. Pascal Gauci, secrétaire général aux affaires régionales de la Préfecture, a enfin souligné la nécessité d’« innover, encore et encore », pour bâtir l’avenir de la canne à La Réunion.