Comme on ne met pas tous ses oeufs dans un même panier, Lilian Govindassamy ne se fie pas qu’à une seule variété au moment de ses plantations. Sur les 7 hectares qu’il cultive depuis huit ans, il a ainsi associé R570, R579, R582 et R584. A Saint-Pierre, son exploitation principale est répartie entre Bassin-Martin et Ligne Paradis, sur 17,7 hectares au total. Il épaule également son père, à la tête d’une dizaine d’hectares.
Depuis 2019, il loue à Ligne Paradis une parcelle de 5 hectares, irriguée. « Le réseau d’irrigation est à revoir, dit-il. Pour les variétés, j’ai fait un autre choix. La parcelle était en R584, mais avec un itinéraire technique mal mené. J’ai déjà replanté la moitié de la surface, en mettant un tiers de R570, un tiers de R579 et un tiers de R587. Sur 2,5 hectares, j’ai obtenu le même tonnage que l’ancien planteur sur les 5 ».
Pourquoi une telle association ? « Par sécurité, poursuit Lilian Govindassamy, au cas où une variété rencontrerait un problème, les autres pourraient compenser. Je n’ai pas voulu mettre en totalité R587, même si mon père a été un des premiers à l’adopter dans la zone, en obtenant de bon résultats, tant en tonnage qu’en richesse. R570 reste une valeur sûre, qui résiste bien aux aléas : le vent, la sécheresse, le feu… Quant à R579, il est admis que sous irrigation, elle donne des résultats aussi satisfaisants que les variétés plus récentes, dans le Sud. Cela dit, je vais maintenant voir comment chacune d’elles se comporte en repousse. Mais sur les 2,5 hectares qu’il me reste à replanter, en fin d’année, je vais sans doute faire le même choix ».
Pour moderniser son réseau d’irrigation, le planteur est en relation avec un technicien de la Chambre d’agriculture. Pour choisir ses variétés, il échange beaucoup avec Vanessa Gigant, technicienne de Tereos.
« Lilian est également transporteur, souligne cette dernière. Il est en relation avec de nombreux planteurs. Avec ses rendements à 120-140 tonnes à l’hectare, il joue aussi un rôle de prescripteur, tant pour les variétés que pour l’irrigation ». C’est aussi de cette manière que les bonnes pratiques se diffusent et progressent !