La rentabilité d’un investissement en matériel se joue aussi selon ses conditions d’utilisation. Dans les années 90, le Cirad a conduit une analyse des coûts de mécanisation et de chantier en plantation et en récolte. Pour soutenir la mécanisation, notamment par la création de CUMA, le Cirad avait été chargé d’étudier les modes d’organisation des travaux, d’aménagement de parcelles et d’utilisation des machines les plus efficaces. Cette étude a ensuite appuyé la politique d’aménagement du parcellaire qui est toujours d’actualité.
Les matériels ayant évolué, les données de l’époque ne sont plus valables. Néanmoins des constats demeurent. « Un calcul économique juste doit considérer, non seulement le prix de la machine, mais son coût d’utilisation pour déterminer la quantité de canne à produire pour rentabiliser l’investissement » explique Jean-Cyril Dagallier, actuel directeur-adjoint du Cirad Réunion, à l’époque chercheur pilote de cette étude.
A l’aide de capteurs installés sur les machines, cette étude avait évalué avec précision des éléments tels que les heures de chauffeurs, la consommation de carburant, les distances parcourues, et cela pour que chaque acte entrant dans le déroulement des travaux soit caractérisé.
« En fin de semaine, les quantités chargées étaient mises en rapport avec les temps et les coûts d’utilisation des matériels. Nous regardions alors la meilleure façon d’optimiser le temps de travail, en réduisant les distances parcourues, les temps de manœuvre et ceux d’attente entre les remorques au chargement. Les manœuvres peuvent représenter les deux tiers du temps de travail. Notre constat était qu’une bonne organisation et un aménagement de parcelle adapté font sensiblement baisser le coût d’un chantier ».