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Canne bio : Premier essai à La Mare

Quels sont les coûts et les contraintes d’une production de canne en agriculture biologique ? L’essai lancé en avril 2020 par eRcane sur sa station de La Mare apportera progressivement des réponses.

Canne bio : Premier essai à La Mare

Est-il faisable de fabriquer du sucre bio à La Réunion? Avant de répondre à cette question, il est indispensable de collecter des données objectives sur les rendements d’une canne cultivée sans pesticides, avec des engrais autorisés en agriculture biologique, ainsi que sur les coûts d’un tel itinéraire technique. Tereos Océan Indien a annoncé cette année son ambition de produire 4000 à 5000 tonnes de sucre bio à La Réunion et a demandé à eRcane de lancer un premier essai afin d’acquérir des références. Le projet a démarré en avril 2020 sur 1,2 hectare de la station de La Mare. Il est placé sous la responsabilité de Laurent Barau. « Sur cette surface, irriguée par aspersion, nous avons créé 12 parcelles de 700m2, plantée en R587 et sur lesquelles nous mesurons toutes les données, explique ce dernier : quantités d’intrants apportés, temps de travail, évolution de l’enherbement, rendement et richesse quand la canne sera récoltée».

Bio «propre», bio «réaliste»

Le protocole d’expérimentation a été défini en collaboration avec la Chambre d’agriculture, le Cirad et Tereos OI. Quatre itinéraires sont testés, chacun sur 3 parcelles. Le premier est conventionnel, avec fertilisation minérale et désherbage chimique, mécanique et manuel. Il suit les préconisations du Rita Canne: fractionnement de la fertilisation, mélanges ternaires et réduction de doses d’herbicides…

Le deuxième est dit «bio propre». Un fertilisant bio et utilisé, le désherbage se fait intégralement sans herbicides: mécaniquement dans l’interrang, à la main dans le rang de canne. Il vise à obtenir le même résultat qu’avec un traitement chimique mené de façon optimale. Le troisième, « bio réaliste », met en œuvre lui aussi un fertilisant bio mais le désherbage manuel est limité à un nombre d’heures de travail soutenable économique- ment. 35 journées/homme de sarclage manuel à l’hectare ont ainsi été effectuée sur les parcelles en « bio propre », de la plantation jusqu’à la fin novembre, contre 18 journée en « bio réaliste ».

Le quatrième itinéraire implique fertilisant bio et désherbage chimique, mécanique et manuel. Son objectif est de comparer une fertilisation avec des produits homologués en agriculture biologique avec des engrais minéraux classiques.

La première récolte ne donnera que des indications provisoires. Il sera nécessaire d’étudier plusieurs cycles pour évaluer les effets de la fertilisation bio sur les espèces de mauvaises herbes présentes. Il faudra aussi choisir, au moment de la coupe, le mode de gestion des pailles. « Nous commençons à recevoir des visiteurs, souligne Laurent Barau, des planteurs et des techniciens de la filière canne. Cet essai sera un outil pédagogique du plus grand intérêt ».

 

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