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Bien gérer la paille de canne

La bonne gestion de la paille de canne est un enjeu. D’abord à l’échelle de ­l’exploitation, où les pratiques d’épaillage et la gestion du paillis présentent divers avantages agronomiques et peuvent générer des économies d’herbicides. Plus globalement à l’échelle de l’agriculture réunionnaise, à l’heure où les besoins en paille de la filière élevage augmentent, et à l’échelle du territoire réunionnais qui cherche à valoriser ses différentes sources de biomasse.

Bien gérer la paille de canne

La gestion de la paille de canne est une problématique qui date de la fin de la pratique du brûlage. Les premières expériences d’exportation des pailles après la coupe, pour répondre aux besoins en alimentation et en litière de la filière élevage, remontent au milieu des années 1990. Ces besoins continuent à grandir, même s’il est difficile à évaluer avec précision les tonnages qui sortent effectivement des champs (voir p 17).

« De nombreux prestataires sont aujourd’hui à la recherche de paille à presser, note Vladimir Barbet-Massin (eRcane), notamment dans le Sud, où la demande est très supérieure à l’offre en raison de la proximité des zones d’élevage. Les planteurs qui acceptent l’enlèvement de ces pailles sont peu nombreux. En général, l’entreprise et le planteur ­s’accordent pour exporter la moitié de la paille du champ. Dans la pratique, ce sont plutôt les deux tiers qui sont enlevés. Les andaineurs et les presses doivent être très bien réglés pour ramasser la quantité voulue ; ce n’est pas toujours le cas ».

Les vertus du maintien d’un paillis après la coupe semblent aujourd’hui admises par une majorité de planteurs, alors que plus d’un millier d’entre eux se sont déjà engagées dans la Mesure Agro Environnement et Climatique Epaillage. Même si le développement de la coupeuse péï augmente les quantités de feuilles dans les livraisons, pour les autres modes de coupe, les pailles restent en grande majorité au champ (voir p 15), car le paillis est une alternative efficace aux traitements herbicides. A l’heure où la liste et les quantités des produits chimiques autorisés se réduisent, c’est un atout non négligeable.

« De nombreuses questions restent toutefois en suspens, souligne Alizé Mansuy (eRcane). Quelle quantité de paille faut-il laisser afin qu’elle ait des effets bénéfiques pour le sol et contre les mauvaises herbes ? Comment désherber mécaniquement en présence de paille ? Comment optimiser l’efficacité des engrais en appliquant ces derniers sous le paillis ? Comment combiner paillis et culture de plantes de services ? Les essais en cours, réalisés dans le cadre du plan Ecophyto, ont pour but d’apporter des réponses » (voir p 16).

Une autre pratique de paillis partiel, expérimentée avec succès sur plusieurs exploitations de Saint-Joseph par Yvrin Rivière, technicien de la Chambre d’agriculture, a abouti à des résultats tangibles en termes de réduction des quantités d’herbicides utilisés, mais aussi ­d’augmentation de rendement. Grâce au temps gagné sur le fanage et le désherbage, les planteurs gèrent mieux leur temps de travail global, peuvent se consacrer aux autres tâches d’entretien de la canne et les effectuer au bon moment (voir p 18 à 20). Une nouvelle approche qui gagnera à être expérimentée dans d’autres zones de production !

Enfin, peut-on envisager sans impact sur la production et/ou les ­techniques culturales en usage, l’utilisation des pailles pour la production d’énergie dans les centrales thermiques ? La paille que l’on brûlait au champ avant la récolte, il y a quelques décennies, se retrouve ­décidément au centre de nombreux enjeux.

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