La Réunion a été pionnière dans le domaine de la production d’électricité à partir de la bagasse depuis la mise en service de la cogénération dans les centrales thermiques de Bois-Rouge et du Gol dans les années 90.
L’électricité produite à partir de la canne à sucre représente 52% de la consommation d’énergie primaire de La Réunion produite à partir de ressources renouvelables. Elle est une des composantes du revenu des exploitations : en moyenne une recette de près de 13 € par tonne de canne grâce au paiement de la recette bagasse-énergie.
Le comité de transformation a étudié 3 scénarios de valorisation énergétique de la canne :
• le maintien de la production de sucre et l’accroissement de la production énergétique;
• la création d’une filière canne 100% énergie tout en conservant la filière canne- sucre actuelle avec l’installation de petites centrales;
• l’arrêt de la production de sucre au profit d’une filière «tout énergie» qui brûlerait, dans les centrales Albioma existantes, des cannes uniquement sélectionnées sur leur taux de fibre.
Chiffres à l’appui, les acteurs du comité de transformation se sont prononcés à l’unanimité sur les conclusions à retenir et les perspectives à construire.
Le scénario d’une conversion totale de la filière canne-sucre en une filière « tout énergie » doit être écarté car il n’est pas réaliste. Il supposerait d’augmenter les aides
publiques de 45% tout en faisant perdre plus de 17% de revenus aux planteurs.
Le scénario privilégié est celui du développement des variétés mixtes. Il s’agit d’un scénario de long terme qui devra avoir pour objectif d’accroître la valeur ajoutée pour les acteurs de la filière et de renforcer l’autonomie électrique de l’île. Cela passe par le développement et l’adoption de variétés adaptées aux différents terroirs de l’île et combinant résistance agronomique, qualité sucrière et taux de fibre accru.
Enfin, le comité laisse la porte ouverte à différentes pistes expérimentales. Ainsi, les études de faisabilités pour une petite centrale pourront être approfondies ainsi que l’exploration à plus long terme de technologies encore peu matures telles que la production de biogaz.